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تداعيات تجميد أعمال مجلس نواب الشعب: نقاش داخلي ودولي متصاعد

لا تزال تداعيات قرار تجميد أعمال مجلس نواب الشعب في تونس وإنهاء مهامه تثير الجدل في الأوساط البرلمانية والحقوقية المحلية والدولية، خصوصًا بعد المناقشات التي شهدها الاتحاد البرلماني الدولي في العاصمة الرواندية كيغالي.


وأعرب الاتحاد البرلماني الدولي في بيانه عن قلقه من ملاحقة النواب التونسيين، مطالبًا السلطات التونسية بالتوقف عن محاكمة النواب، وخاصة الـ120 نائبًا الذين شاركوا في جلسة عامة عن بعد في مارس 2022، معتبرًا أن ذلك يدخل في صميم مهامهم البرلمانية.


وفي خطوة تصعيدية، عقد مجلس النواب في 28 مارس 2022 جلسة افتراضية، حضرها 120 نائبًا من مختلف الكتل البرلمانية، وقرر إلغاء القرارات الصادرة عن الرئيس قيس سعيد منذ 25 يوليو 2021. بعد هذه الخطوة، قرر سعيد حل البرلمان بعد 8 أشهر من تعليق أعماله، واحتكر السلطة التنفيذية بالكامل.


وفي سياق اجتماعات الاتحاد البرلماني الدولي، نقل ممثل البرلمان التونسي المنحل، ماهر مذيوب، أبرز النقاط الواردة في بيان الاتحاد، الذي أعرب عن قلقه من "التضييقات والانتهاكات" التي يعاني منها النواب التونسيون، خاصة رفع الحصانة البرلمانية وحرمانهم من حقوقهم الأساسية، بما في ذلك حق التنقل، خاصة للنواب المرضى الذين يحتاجون علاجًا خارجيًا.


كما عبّر الاتحاد عن أسفه لرفض السلطات التونسية استقبال وفد لجنة حقوق الإنسان للبرلمانيين قبل الانتخابات المقررة في ديسمبر 2024، معتبرًا أن الزيارة كانت قد تفتح بابًا للحوار من أجل استئناف العمل البرلماني بشكل طبيعي.


وأضاف البيان أن الاتحاد البرلماني الدولي كلف أمينه العام بنقل هذه القرارات إلى الرئيس التونسي والجهات المعنية في تونس، وأكد على استمرار لجنة حقوق الإنسان في متابعة هذه الشكاوى.


وقد سلط البيان الضوء على أبرز الانتهاكات بحق النواب، مثل التهديدات والاعتقالات التعسفية، وخرق حقوقهم في حرية التعبير، والتنقل، والانضمام إلى الجمعيات، إلى جانب فشل احترام الحصانة البرلمانية.


ويأتي هذا الموقف من الاتحاد البرلماني الدولي بعد نحو شهر من قرار المحكمة الأفريقية لحقوق الإنسان في 22 سبتمبر 2023، الذي قضى ببطلان الإجراءات الرئاسية بموجب الأمر الرئاسي 117، مؤكدة أن هذه القرارات غير دستورية، وداعية إلى العودة إلى الديمقراطية الدستورية.


كما اعتبر بعض الدبلوماسيين هذا القرار بمثابة "سابقة قانونية إقليمية" كونه يتوافق مع مرور عام كامل منذ إعلان الرئيس قيس سعيد عن قراره المثير للجدل بتجميد البرلمان..







lundi

Manipulation des résultats des élections présidentielles de 2024 en Tunisie : L'exclusion des candidats sérieux et le monopole de la propagande électorale par Kais Saïed


Les élections présidentielles de 2024 en Tunisie ont marqué une nouvelle étape inquiétante dans le processus démocratique du pays. Après plusieurs années de gouvernance autoritaire sous Kais Saïed, le processus électoral a été de plus en plus critiqué pour son manque de transparence, ses pratiques d'exclusion et la manipulation des conditions de la compétition électorale. En particulier, l'absence d'opportunités réelles pour les candidats sérieux et le monopole de la propagande électorale par Saïed ont soulevé des questions majeures sur la légitimité de ces élections.


L’exclusion des candidats sérieux : Un processus électoral faussé

Dès le début de la campagne présidentielle de 2024, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer l’exclusion des candidats réellement porteurs d’alternatives politiques au système en place. L’un des mécanismes de cette exclusion a été le système des collectes de signatures et des critères stricts imposés par la commission électorale. Tandis que les candidats proches du régime bénéficiaient d’un accès privilégié aux moyens de collecte de signatures et aux ressources financières, ceux issus de l’opposition ou des mouvements de la société civile se sont retrouvés confrontés à des obstacles administratifs et juridiques insurmontables.


Les autorités électorales ont souvent été accusées de créer un climat d'intimidation et de confusion, rendant l’accès au processus électoral difficile pour les candidats d’opposition. Des demandes d’enregistrement de candidatures ont été rejetées sur des motifs purement techniques, ou des délais de soumission de documents ont été mal interprétés pour empêcher des personnalités politiques sérieuses de se présenter. Ce type de manipulation a non seulement écarté des candidats potentiels, mais a également empêché un véritable débat démocratique sur les enjeux politiques et sociaux du pays.


Le monopole de la propagande électorale par Kais Saïed

Une autre facette de la manipulation des élections a été l’ampleur de la propagande électorale au service exclusif de Kais Saïed. Depuis son ascension au pouvoir en 2019, le président a concentré entre ses mains les leviers de la communication publique et des moyens de propagande, y compris ceux des médias publics. Lors de la campagne présidentielle de 2024, cette tendance s'est intensifiée avec l'utilisation des institutions publiques et des ressources de l'État pour faire la promotion de sa réélection.


Les médias nationaux, notamment la télévision et la radio publiques, ont été accusés de diffuser une couverture favorable exclusivement à Saïed, tout en occultant ou minimisant les voix de l’opposition. Les chaînes d’information ont largement couvert ses discours et ses actions en tant que président, tout en ignorant les programmes des autres candidats ou en les reléguant à des espaces marginaux. Cette asymétrie médiatique a contribué à une situation où Saïed bénéficiait d’un monopole de la parole, ce qui a gravement faussé la compétition électorale.


En parallèle, les fonds publics ont été utilisés pour soutenir la campagne de Saïed, notamment par le biais de publicités institutionnelles déguisées et de ressources administratives mises à sa disposition. Ce contrôle des ressources de l’État lui a donné un avantage décisif par rapport aux autres candidats, qui, pour la plupart, n’avaient ni l’accès ni les moyens financiers pour faire entendre leurs voix de manière équitable.


La manipulation de l’opinion publique : Une campagne sur fond de censure

La manipulation des résultats des élections ne s'est pas limitée aux moyens de propagande. Un autre aspect préoccupant a été la censure systématique des opposants et la restriction de la liberté d’expression. Les manifestations de contestation, bien que limitées, ont été violemment réprimées, et les voix critiques du gouvernement ont été réduites au silence par des intimidations ou des arrestations. Des journalistes et des militants des droits humains ont rapporté avoir subi des pressions directes de la part des autorités pour limiter leur couverture des élections et éviter toute critique du président.


Cette répression a aussi eu lieu sur les réseaux sociaux, avec des campagnes de dénigrement ciblant les figures de l’opposition. Les autorités ont parfois utilisé des méthodes de surveillance et d’intimidation pour dissuader les citoyens de s’opposer ouvertement à la réélection de Saïed. Les plateformes numériques, souvent utilisées par les jeunes électeurs pour débattre et échanger, ont été progressivement censurées ou manipulées, ce qui a limité la possibilité d'un dialogue politique véritable et inclusif.


Un faible taux de participation et une légitimité contestée

Face à ces dérives, le taux de participation aux élections présidentielles de 2024 a été historiquement bas. De nombreux citoyens tunisiens, déçus par la monopolisation du pouvoir et l'absence d’alternatives crédibles, ont choisi de boycotter les élections. Le faible taux de participation a d’ailleurs été une conséquence directe des obstacles structurels et politiques qui ont étouffé toute possibilité de concurrence loyale.


Les élections ont été largement perçues comme une mascarade, une démarche de façade qui ne reflétait pas la volonté du peuple tunisien. Les observateurs internationaux et les organisations de la société civile ont dénoncé le manque d’équité et de transparence, soulignant que le processus électoral ne répondait pas aux normes minimales pour des élections démocratiques et libres.


Conclusion : Un avenir incertain pour la démocratie tunisienne

Les élections présidentielles de 2024 ont révélé les graves dérives autoritaires de Kais Saïed, qui a exploité son pouvoir pour manipuler le processus électoral et exclure les voix de l’opposition. En consolidant son contrôle sur la propagande électorale et en restreignant l’espace démocratique, Saïed a faussé l’objectif même des élections, qui devraient être un moment de libre choix pour les citoyens.


La Tunisie, qui avait été vue comme un modèle de transition démocratique dans le monde arabe après 2011, semble s'éloigner de cet idéal. Les pratiques d'exclusion et de manipulation des élections compromettent non seulement la crédibilité du processus électoral, mais aussi la légitimité de tout gouvernement qui en sortirait. La situation actuelle pose de graves questions sur l’avenir de la démocratie en Tunisie et sur la possibilité de rétablir un équilibre politique qui respecte réellement la voix du peuple.


Sans une réforme profonde du système électoral et une restauration de la liberté d'expression et des droits civils, la Tunisie risque de continuer sur une pente autoritaire qui met en péril les principes démocratiques pour lesquels des milliers de Tunisiens ont lutté depuis 2011.